Terres Univia

L’interprofession porte, avec les familles professionnelles, les enjeux stratégiques de demain pour une alimentation durable et de nouvelles sources énergétiques. L’année 2021 a été décisive puisqu’elle a marqué le démarrage des actions du Plan Protéines. L’élaboration de ce plan, et son démarrage opérationnel en 2021, marque la prise de conscience des pouvoirs publics de l’importance du rôle prépondérant des plantes riches en huiles et en protéines dans les grands enjeux sociétaux de l’atténuation du changement climatique et d’une alimentation plus diversifiée, durable et locale
HENRION Antoine Président de Terres Univia
Engagement n°1 Reconnaître, soutenir et valoriser la qualité et la sécurité sanitaire des ingrédients (matières premières, pré-mélanges et additifs), des aliments pour animaux et des produits animaux, garanties par les dispositifs volontaires et collectifs.
Action menée et résultats
L’observatoire de la qualité des graines : En 2021, l’Observatoire s’est enrichi des échantillons issus de la récolte d’un réseau de parcelles grandes cultures suivies dans le cadre de Cap Protéines (programme de recherche, développement, innovation et transfert dans le cadre de Plan France relance) et a concerné 410 échantillons de colza, 104 de pois, 61 féveroles, 351 de tournesol et 70 de soja. La qualité des tourteaux produits en France est également suivie de près depuis 2003. En 2020-2021, 7 partenaires qui regroupent 11 usines de trituration ont fourni 72 échantillons de tourteaux de colza, 46 de tournesol et 25 de soja.
Le PSO (Plan de Surveillance des Oléoprotéagineux) soutenu par Terres Univia et mis en œuvre par Terres Inovia et l’ITERG en étroite collaboration avec Hypérion (observatoire de la qualité sanitaire des céréales) porte sur différents contaminants dans les principaux produits (graines, huiles et tourteaux). Pour la campagne 2020/2021, le nombre d’analyse mutualisées est monté en flèche : les résultats de plus de 400 000 analyses issues de 2000 échantillons ont pu être exploités.
Engagement n°2 Avoir des pratiques professionnelles responsables en entreprise et avec les parties prenantes, dans un cadre réglementaire exigeant.
Action menée et résultats
Avec une actualité forte sur les marchés en 2021, l’interprofession s’est mobilisée autour de la loi Egalim 2. 4 réunions collectives ont été organisées pour un dialogue entre ses membres et les pouvoirs publics afin d’analyser les conséquences de la loi. Par ailleurs, les 3 GT : filière colza, Paiements pour services environnementaux (PSE) et filière soja ont donné lieu à 17 réunions.
Depuis le lancement du Plan Protéines en 2020, Terres Univia a réuni chaque mois 13 projets de structuration territoriale des filières des protéines végétales avec pour objectif de faciliter les échanges et le partage d’expériences entre les porteurs des projets pour créer des synergies. Une dizaine de réunions ont ainsi été organisées.
Engagement n°3 Contribuer à la mise en œuvre de l’engagement pris en 2018 pour atteindre 100% d’approvisionnements durables en alimentation animale avec, pour les matières premières végétales, un objectif de non-déforestation et de non-conversion.
Action menée et résultats
Depuis 2021, le Plan Protéines, financé par le dispositif national France Relance à hauteur de 100 M€, est déployé pour augmenter l’autonomie protéique de la France. D’une durée de 2 ans, il constitue la première marche pour mettre en œuvre la Stratégie nationale pour les protéines végétales à horizon 10 ans élaborée à partir d’une feuille de route coordonnée par Terres Univia et destinée à fixer les grandes orientations de structurations de filières. Avec une production d’à peine la moitié des matières riches en protéines pour l’alimentation animale, l’autonomie nationale en protéines végétales n’est pas suffisante et peut être renforcée. Pour ce faire, des ambitions ont été définies : d’ici 10 ans, les surfaces de légumineuses à graines devront être doublées pour atteindre 8% de la SAU soit 1 M d’hectares, et les surfaces cumulées en colza et tournesol devront être stabilisées à 2 M d’hectares.
En 2021, la mise en place d’une démarche de Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO) a été initiée. Première étape : faire l’inventaire des domaines d’action envisageables en s’appuyant sur le référentiel ISO 26030 qui décrit les lignes directrices de la responsabilité sociétale et du développement durable pour les entreprises du monde agricole. 7 domaines d’actions de la responsabilité sociétale sont classés selon 7 questions centrales : la gouvernance de l’organisation, les droits de l’Homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives au consommateur, ainsi que les communautés et le développement local. En 2021, chaque domaine d’action a été adapté aux spécificités de la filière, en s’appuyant sur ce que nous pouvons réaliser concrètement.
Engagement n°4 Améliorer la durabilité des ingrédients (matières premières, prémélanges et additifs) utilisés pour la fabrication industrielle d‘aliments pour animaux ou directement par l’élevage.
Action menée et résultats
Depuis 2019, un groupe de travail interprofessionnel « Protéines pour les filières animales » a été créé pour répondre aux questions : quels sont les besoins quantitatifs et qualitatifs en protéines des différentes filières animales ? En 2021, 2 réunions ont permis de rassembler des acteurs des filières végétales et animales autour de la question de l’approvisionnement en Matières premières Riches en Protéines (MRP) issues des oléoprotéagineux. Un travail participatif avec 21 personnes a fait émerger 2 thématiques essentielles susceptibles d’impacter l’approvisionnement des cheptels à horizon 3 ans : la demande pour des protéines 100% origine France d’un côté, et de non-déforestation et de réduction de l’impact environnemental de l’autre.
Les objectifs à atteindre et l’identification de moyens pour y parvenir permettent ainsi d’orienter les actions prioritaires de Terres Univia et Terres Inovia, en concertation avec les filières animales.
Le projet Flux MP : un projet collaboratif pour quantifier les usages des matières premières végétales. Ce projet vise à développer un outil collaboratif de suivi de l’utilisation des matières premières (MP) par les filières animales tant en fabrication industrielle d’aliments du bétail (FAB) qu’en aliments à la ferme (FAF). Les enjeux du projet sont multiples : création d’un groupe inter-filières animales et végétales et associant FAM, les FAB et Duralim, une plus grande transparence de l’alimentation animale au service des consommateurs, l’anticipation des besoins des filières animales, une orientation des travaux de R&D ou encore un suivi de la souveraineté alimentaire et protéique des filières animales.
Ce projet est porté par FranceAgriMer, Anvol, le Cniel, Coop de France, Duralim, Inaporc, Interbev, Intercéréales, le Snia, Sofiproteol et Terres Univia au sein d’un groupement de commandes qui a confié la réalisation de cet outil au Céréopa.
Enfin, dans le cadre de Cap protéines, le développement d’une application web de visualisation de ces flux a été entrepris.
Attentes
Vis-à-vis de l’amont
Mes attentes, tant vis à vis de l'amont que de l'aval, sont la recherche d'une permanente concertation entre acteurs pour une réponse au plus près des besoins des filières dans l’objectif d’une meilleure durabilité des systèmes de production et ce à tous les maillons de la chaine de valeur.